Le hip-hop québécois est mutuellement influencé par le rap français et américain. Dans un premier temps (milieu-fin 1980), les rappeurs québécois rappaient en anglais en suivant un style américain (Andrew Carr, Butcher T et Mike Williams). Cependant, l'éclosion du français avec des groupes comme IAM et NTM fit réaliser aux mc québécois que l'on pouvait rapper en français. Il faut attendre "Mouvement rap francophone" en 1990 de Kool Rock pour voir des premiers succès en français. Vient par la suite KCLMNOP avec la pièce "Ta yeule" (vis ta vis pis reste en vie). KCLMNOP conserve un accent français mais intègre des expressions de joual québéçois. L'emprisonnement de KCLMNOP pour agression sexuelle a cependant ternie sa carrière.
Fin 1990, Dubmatique propose un premier album rap francophone La Force de comprendre, qui se vend à plus de 125 000 exemplaires, un succès encore inégalé pour le rap québéçois. Les singles "Soul Pleureur" et "la force de comprendre" sont diffusés largement dans les radios commerciales et contribuent à la véritable éclosion du hip-hop québéçois. Notons cependant qu'en raison des origines française et sénégalaise les accents demeurent français et que le joual y est absent. Cette ouverture des radios et surtout de la télévision québéçoise (musique plus) permet la diffusion de groupe plus "undergrounds" comme Rainmen. Plusieurs disquaires cherchent à signer des nouveau groupe afin d'égaler le succès de dubmatique. Cette ouverture de l'industrie permet à des artistes underground comme Sans Pression (514-50 dans mon réseau) et Yvon Krevé (L'accent grave). Ces derniers présentent un véritable rap joual qui caractérise le rap québéçois (mélange d'anglais et de français, langage de rue, joual). Le rap de Sans pression se distingue par son côté cru, sans compromis et revendicateur. Peu après Muzion s'impose avec son album mentalité Moune Morne. Outre le rap montréalais, la scène évolue dans la ville de Québec avec Limoilou Starzs. Sur la rive sud (Lévis) le groupe 83 est présent régulièrement sur les ondes de musique plus. Les groupes se multiplient et les artistes développent l'industrie en lançant des labels, des sites (hiphop franco et hhqc).
En 1997: Une première union international pour le Hip-Hop Québécois, l'union entre l'Europe et le Canada c'est déroulée au Québec à Montréal avec la mixe-tape de Dj-Cut Killer(double H) nommé <Freestyle Canada>. Des artistes tels que; Complys, Dubmatique,Replik,Traumaturge,Division Blindé, Vice-Verset, Royal Hill,Veda, Rain Men, Roufou, Acropole, Apogé, Mathematik, Cavalier Noir,X Horde ainsi que RDPizeurs et plusieurs autres artistes underground locaux de l'époque.
2001 L'ouverture officiel de la scène Hip-Hop francophone underground aux Francofolies de Montréal < Les franco-Underground > Ce collectif montréalais rassemble des artistes qui se sont déjà produits sur la petite scène de la Zone Hip Bleue Dry (de 1998 à 2001). Étaient de la fête: Roufou, qui est le rappeur fondateur du collectif; animé par B.U the knowlegist, ex-chanteur des Allions; DJ Mana, le gagnant du championnat 2001 Montréal; DJ Blast, le lauréat du concours d.m.c. Montréal, Son 2p.t, de la clic attach tatuq; Traumaturge, qui a sorti un album en 2000; Dramatique, du groupe Muzion de même que C-drik et Le Queb, 01 Etranj et les break danseurs de Mtl Tactical Crew
En 2002, le groupe 83 a fait une incursion au gala de la musique québécoise, l'ADISQ, pour demander d'accorder un peu plus d'importance au rap. Depuis ce temps, un jury spécial est convoqué pour décider du prix de l'artiste hip-hop de l'année, toujours remis au gala hors d'ondes.
En 2005, Manu militari s'impose avec son album voix de faits qui pousse le hip-hop vers une dimension plus consciente et politique. Loco Locass, déjà en place depuis quelques années, se distingue par son album Amour Orale qui obtient un grand succès de la critique. Cependant, le rap québéçois est de moins en moins présenté sur les radios québéçoise et sur les ondes de musique plus. Le hip hop se retrouve dès lors condamné à être diffusé via internet. Peu ou pas d'artistes vivent de leur art (beaucoup doivent occuper un autre emplois). Les artistes se maintiennent majoritaire dans la musique pour la simple "amour de la musique"). La majorité des artistes sont condamnés à demeurer dans l'underground. Il est donc surprenant de voir que le hip hop se maintient dans de telles conditions avec une telle vivacité et ce sans support de l'industrie et un public relativement restreint. Le hip hop québçois demeure combatif et déterminé à rester en vie.
À partir juillet 2009 Jo le Zef et Filigrann organisent les Word Up! Battles diffusés sur internet. Ce mouvement de joute verbale accapela avec des textes pré-écrits gagnent rapidement en popularité. Les "Battles" révèlent plusieurs artistes et fait connaître le hip hop québéçois au public français (les français reprirent le concept avec les Rap contenders). La participation de Dramatik (muzion) véritable vétérant du rap game, au Wordup!11 consacre l'importance de ce mouvement. Wordup! donne ainsi un second souffle au mouvement hip hop québéçois.